“我的天堂城市 My Heavenly City” - Mes états d'âme après avoir vu le film.
- Ming CHU
- 18 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 févr.
Écrit par Ming le 18 février 2025.
La 13e édition annuelle du Winter Film Festival se déroulera du 19 au 23 février 2025 à New York, mettant en vedette de nouvelles voix créatives de cinéastes émergents du monde entier dans tous les genres et toutes les durées - longs et courts métrages, ...
Le long-métrage “我的天堂城市 My Heavenly City”, réalisé par le talentueux Taiwanais Sen-I Yu’s, sera présenté au public le 22 février 2025.
Le tournage du film "我的天堂城市My Heavenly City" s'est déroulé à New York, aux États-Unis.
À travers trois histoires, le film raconte l'histoire des immigrés taïwanais à New York, aux États-Unis et met en évidence les difficultés rencontrées par ceux-ci à l'étranger.
Les trois histoires sont "Le wagon de la 15ème avenue", "Jack and Lulu" et " Le cerf-volant".
Pour une immigrée comme moi, le film "我的天堂城市 -My Paradise City"a suscité en moi quelques émotions.
Certaines scènes du film me donnent un sentiment du déjà-vu.
La première histoire - "Le wagon de la 15ème avenue" Une jeune fille solitaire (rôle interprété par Vivian Sung) a trouvé un emploi de traductrice après une rupture amoureuse. Dans le cadre de son travail, elle a été témoin de la souffrance des autres, ce qui lui a donné une nouvelle perspective sur sa propre vie.
Lorsque j'étais traductrice jurée à titre complémentaire, j'avais parfois de la peine pour les étrangers pour lesquels j'intervenais. Ils étaient souvent dans une situation difficile en absence de titre de séjour et ils ne comprenaient pas la langue du pays d'"accueil".
J'avais de la peine pour eux mais en même temps je n'avais aucun moyen de les aider. Juriste de formation, je savais quelles étaient les déclarations qui pourraient jouer en leur défaveur. Cependant, mon intervention en tant que traductrice ne me permettait pas de les aider car j'étais censée faire une traduction fidèle de leurs déclarations.
En général, il s'agissait des sans papiers, des demandeurs d'asile ou des personnes dont le titre de séjour est périmé.
Honnêtement, qui a envie de quitter son pays ? Ils rêvent tous une vie meilleure à l'étranger. C'est parfois une question de survie et non la poursuite d'un rêve comme Jack le fait dans le film.
La deuxième histoire - "Jack et Lulu"
Le rôle de Keung To s'appelle Jack. C'est un jeune passionné de la danse de popping. Il a rencontré Lulu (rôle interprété par Jessica Lee ) qui partage la même passion que lui. Les deux amoureux du popping se sont mis naturellement en couple.
Malheureusement, à cause du refus de renouvellement de titre de séjour de Lulu, ils n'ont eu d'autre choix que de se séparer.
J'ai connu des étudiants étrangers qui étudiaient dur à l'Université et qui étaient confrontés à des problèmes financiers dans leur vie quotidienne.
Ils allaient aux cours en semaine et travaillaient dans un restaurant chinois le week-end et pendant les vacances scolaires.
Côté sentimental, certains étudiants étaient conscients du fait que chacun d'eux devra un jour retourner dans leur pays d'origine et que tôt ou tard ils seront confrontés à la séparation.
Pourquoi ne pas chercher un partenaire pour prendre soin de soi durant ce séjour estudiantin ? Qui n’a pas peur de la solitude ? Se disent certains ou certaines.
Après l'obtention de leur diplôme, certain(e)s étudiant(e)s hésitaient à rester travailler en Europe, dans l'espoir d'obtenir un droit de séjour après quelques années. Cependant, la vie en Europe est monotone, ce n'est pas un secret.
La troisième histoire - " Le cerf-volant".
Un couple de quadragénaires (rôles interprétés par Jack Yao et Mandy Wei) prend soin de leur jeune fils qui est atteint du syndrome d'Asperger tout en essayant de maintenir l'unité familiale. Le foyer est géré par la femme alors que l'homme est le pilier économique de la famille.
En Belgique, sauf erreur de ma part, les femmes au foyer à temps plein ne sont pas majoritaires.
Il y a beaucoup de mères actives en Belgique.
Une amie française, femme au foyer à temps plein, maman de deux enfants et qui vivait en Belgique, devait d'ailleurs souvent répondre à une question posée par les gens de son entourage : quand vas-tu trouver un emploi ?
Plus tard, avec sa famille, elle a immigré au Japon où il est de coutume pour la femme de mettre un terme à sa carrière pour se consacrer entièrement à sa famille.
Le taux de divorce étant élevé en Belgique, les femmes en général ne sont pas prêtes à renoncer à leur autonomie financière. Le couple partage généralement à parts égales les tâches ménagères et les charges du ménage.
Dans le film, le couple ne semble pas gérer ensemble le problème de santé de leur enfant. On dirait que c'est la femme qui gère seule la vie quotidienne de leur enfant avec un mari absent qui se concentre uniquement sur sa carrière. L'éducation de l'enfant relève-t-elle de la seule responsabilité de la mère chez les asiatiques ?
Par ailleurs, dans le film, le père de la femme ne semble pas comprendre que les enfants peuvent aussi être stressés et avoir des problèmes psychologiques.
Selon lui, il n'est pas nécessaire de consulter un psychiatre. Après tout, il y a un proverbe chinois qui dit ceci « les scandales familiaux restent au sein de la famille ».
Au contraire, mes amis belges sont plus disposés à emmener leurs enfants chez le psychologue. Ils vont chez le psy dès que leur enfant a un comportement qu'ils estiment anormal. Comme s'il était nécessaire de coller une étiquette à l'enfant à "problème" : hyperactif, autiste,...
Quant à moi, une immigrée qui a grandi en Belgique mais élevée dans la culture chinoise, je suis le fruit de la combinaison des deux cultures orientale et occidentale. Parfois confuse à cause de ma crise d'identité, je me demande parfois qui je suis réellement.
Avec du recul,j'ai compris que tout est une question d'état d'esprit. Où est ma "My Heavenly City" ? Quand on embrasse la vie avec une attitude positive, n'importe quelle ville peut être la "Heavenly City”.
Et vous, si vous êtes aussi un(e) immigré(e) ? Quelle est votre histoire d’immigration ? Dites-moi.
PS : Toutes mes félicitations à la réalisatrice Yu Seni Eva ainsi qu'à tous les acteurs et à l'équipe de «我的天堂城市 - My Heavenly City » pour avoir reçu le prix de « Best Picture and Indiepix Films Vision Award » au Winter Flim Festival 2025 (New York).